Chaque femme, suite à l’accouchement, se trouve confrontée à divers défis, tant physiques qu’émotionnels. Parmi ces défis, la rééducation périnéale occupe une place cruciale, bien qu’elle soit souvent négligée ou reportée. Prescrites systématiquement après la naissance, ces séances visent à renforcer les muscles du plancher pelvien, essentiels pour éviter des complications telles que l’incontinence ou la descente d’organes. Malgré leur importance, de nombreuses femmes peinent à trouver le temps pour ces exercices, absorbées par la gestion du quotidien et les nouvelles responsabilités maternelles. Anne-Laure, sage-femme expérimentée, nous éclaire sur les enjeux et les solutions pour maintenir la santé du périnée tout au long de la vie.
Sommaire
La rééducation périnéale : un investissement à ne pas négliger
Quand commencer la rééducation périnéale ?
« L’objectif est de prévenir plutôt que guérir », explique Anne-Laure. Idéalement, la prise en charge commence pendant la grossesse et se prolonge après l’accouchement, une fois que le corps a commencé à se remettre des changements et du stress subis. Habituellement, on recommande d’attendre environ 6 semaines après l’accouchement pour débuter les séances, permettant ainsi au corps de récupérer. Cependant, la réalité des mères, surtout après leur premier enfant, diffère souvent de cette idéale planification. Anne-Laure insiste : « Il n’est jamais trop tard pour commencer. Même des années après, les bénéfices restent significatifs. »
Doit-on continuer après les séances prescrites ?
La rééducation ne s’arrête pas après les dix séances remboursées par la sécurité sociale. « Le périnée est un ensemble de muscles qui nécessite un entretien régulier », compare Anne-Laure. Elle recommande d’intégrer des exercices de renforcement dans la routine quotidienne pour préserver les acquis et prévenir les récidives de symptômes.
Identifier les signes d’un périnée affaibli
Symptômes fréquents
Les signaux d’alerte ne doivent pas être ignorés. Les fuites urinaires, une diminution des sensations lors des rapports sexuels, ou une sensation de lourdeur peuvent tous indiquer une faiblesse du périnée. Anne-Laure note également que « beaucoup de femmes prennent conscience de ces problèmes autour de la ménopause, période à laquelle les changements hormonaux accentuent le relâchement des tissus. »
Conseils pratiques pour un périnée tonique
Intégration dans la vie quotidienne
Pour faciliter cette intégration, Anne-Laure suggère des exercices simples : « Contracter le périnée chaque fois que vous franchissez une porte est un moyen facile de se rappeler de faire les exercices. » Elle met en garde contre le réflexe du « stop-pipi », qui peut être contre-productif, en perturbant le fonctionnement normal de la vessie et du périnée.
Sports et activités recommandés
Certaines pratiques sportives sont plus bénéfiques que d’autres pour le périnée. La natation, le Pilates, et la marche nordique sont particulièrement indiqués pour leur impact positif sur les muscles profonds et la coordination respiratoire. À l’inverse, des activités comme la course à pied peuvent aggraver les problèmes si le périnée n’est pas suffisamment préparé et renforcé.
La prise en charge du périnée post-accouchement n’est pas seulement une question de santé immédiate, mais un investissement dans le bien-être à long terme. L’approche d’Anne-Laure vise à démystifier et à faciliter cette démarche essentielle, en la rendant accessible et intégrée dans le quotidien des femmes.
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